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Le ministre Duclos balaie les commentaires de Trump sur les brise-glaces

durée 20h06
8 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le ministre fédéral des Services publics et de l'Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, insiste sur le fait qu'il sera «relativement facile» de convaincre le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, de ne pas saborder le pacte de production de brise-glaces avec le Canada.

Cette déclaration intervient après que M. Trump a affirmé lors d'une conférence de presse mardi que les États-Unis devraient agir seuls – un commentaire qu'il a fait tout en se plaignant du déficit commercial avec le Canada.

«Nous les aidons. Par exemple, nous achetons des brise-glaces et le Canada veut se joindre à nous dans l'achat de brise-glaces. Nous ne voulons pas vraiment avoir un partenaire pour l'achat de brise-glaces. Nous n'avons pas besoin d'un partenaire», a-t-il soutenu.

M. Duclos a déclaré à La Presse Canadienne mercredi après la réunion du caucus libéral à Ottawa que l'administration Trump avait signalé au Canada, lors de son premier mandat à la Maison-Blanche, qu'elle était favorable à l'effort de coopération.

«Ce serait très bon pour l'industrie américaine, qui a beaucoup de mal à construire des brise-glaces, a-t-il avancé. Nous nous associerions à l'industrie américaine pour l'aider à construire les brise-glaces dont les États-Unis ont besoin, tout en investissant dans notre propre capacité à développer la technologie et les compétences dont les Américains bénéficieraient.»

Le «pacte ICE» trilatéral avec les États-Unis et la Finlande a été signé par le président Joe Biden et dévoilé lors du sommet de l'OTAN à Washington l'été dernier.

L'accord vise à accélérer la production de brise-glaces afin de contribuer à la protection des régions arctiques et antarctiques face à la fonte des glaces due au changement climatique, et à renforcer l'industrie de la construction navale de chaque pays. Il prévoit la formation de travailleurs et d'experts dans les chantiers navals des trois pays partenaires.

Il a également été élaboré en tenant compte des ambitions de la Chine et de la Russie dans le nord et, notamment, de la vaste flotte russe de brise-glaces, qui compte plus de 40 unités et dépasse largement les quelques unités détenues par les États-Unis.

Daleep Singh, conseiller adjoint de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale et l'économie internationale, a déclaré au moment de l'annonce de l'accord que, sans celui-ci, les États-Unis «risqueraient de voir leurs adversaires acquérir un avantage dans une technologie spécialisée d'une grande importance géostratégique».

Il a ajouté que cela pourrait également permettre à des nations adverses de «devenir le fournisseur privilégié de pays qui ont également intérêt à acheter des brise-glaces».

Les commentaires de M. Trump, qui jettent le doute sur l'avenir de l'accord, interviennent alors qu'il menace le Canada et le Mexique de droits de douane de 25 % sur les importations si les deux pays ne renforcent pas les mesures de sécurité à leurs frontières. Ils surviennent également à la veille d'un important examen de l'Accord Canada–États-Unis–Mexique.

Lors de la même conférence de presse mardi, M. Trump a déclaré que les États-Unis n'avaient pas besoin d'acheter des véhicules, du bois d'œuvre ou des produits laitiers canadiens et a réitéré l’idée de faire du Canada un État américain.

«Nous n'avons besoin de rien de ce qu'ils ont», a-t-il lancé à propos du Canada, laissant entendre qu'il avait menacé Justin Trudeau en lui disant: «Que se passerait-il si nous ne vous subventionnions pas?»

— Avec la collaboration de Sarah Ritchie de l'Associated Press

Kyle Duggan, La Presse Canadienne

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