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Le ministre Champagne appelle comme Shopify à plus d'ambition au Canada

durée 18h33
3 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Le ministre fédéral de l'Industrie a apporté son soutien à l'appel du président de Shopify pour que le pays soit plus ambitieux.

«Je ne peux qu'être d'accord, car depuis 10 ans, je termine toujours mes discours en disant: "Saisissons l'instant. Soyons ambitieux"», a déclaré jeudi François-Philippe Champagne.

Le ministre prenait la parole à l'occasion de la conférence technologique Elevate à Toronto, où la communauté technologique se réunit depuis mardi pour discuter des tendances de l'industrie.

L'un des discours les plus en vogue a été celui du président de Shopify, Harley Finkelstein, qui a déclaré lors de la soirée d'ouverture qu'il avait noté un manque d'ambition au Canada qu'il comparait à un «castor de 600 livres dans la pièce».

Ajouter de l'ambition à la psyché canadienne est «sans équivoque nécessaire», pour que le pays ne devienne pas une nation de succursales et qu'il favorise plutôt l'émergence de grandes entreprises sur son territoire, a déclaré le dirigeant du géant des logiciels de commerce électronique établi à Ottawa.

Il a ajouté que le manque actuel d'ambition avait donné aux entreprises canadiennes la réputation d'être acquises, tandis que les entreprises américaines sont connues pour être les «acquéreuses» dominantes.

«Quand quelqu'un m'appelle et me dit: "Je pense vendre mon entreprise à Google", ma réponse habituelle est: "Avez-vous déjà pensé à acheter Google un jour?"», a soutenu M. Finkelstein.

Ses propos ont déclenché des discussions dans une grande partie de l'écosystème technologique canadien, beaucoup soutenant ses appels à un pays plus audacieux.

Mais certains ne sont pas du même avis.

Manque de soutien

Laura Lenz, associée de la branche capital-risque du Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario (OMERS), a qualifié le discours de M. Finkelstein de «dépassé» et a déploré qu'il place «la responsabilité de la faible productivité sur les épaules des fondateurs et des équipes de direction qui travaillent sans relâche plus que jamais».

«Il est peut-être temps d'adopter une vision plus large de la question et du manque de soutien en matière d'infrastructures pour garder ces entreprises ici au pays», a-t-elle écrit sur la plateforme X.

Elle a ajouté que le pays doit remédier au manque d'incitations fiscales, de volonté d'utiliser et d'acheter des logiciels canadiens et de financement des entreprises, en particulier celles qui en sont à leurs débuts ou à leur «stade de démarrage».

Cependant, M. Champagne a fait valoir jeudi que le pays dispose de ressources suffisantes et que les talents abondent au Canada.

Il a déclaré que le Canada compte le plus grand nombre d'entreprises émergentes en intelligence artificielle au monde, y compris la société torontoise Cohere, et qu'en matière d'informatique quantique, tout le monde dans le secteur automobile mondial considère une autre des entreprises de la ville, Xanadu, comme «la rock star».

Des «vantards en chef»

Pour être plus ambitieux, M. Champagne a déclaré que le pays doit «être plus. Être plus de tout».

«J'aimerais juste que nous soyons tous des vantards en chef, a-t-il affirmé. Il y a quelque chose dans notre ADN que nous devons changer d'une manière ou d'une autre, pour simplement parler davantage de ce que nous faisons.»

Outre l'ambition, le ministre Champagne a été interrogé sur l'approche du pays en matière d'IA.

Le Canada travaille toujours sur une loi sur l'intelligence artificielle et les données destinée à guider la manière dont les entreprises opérant dans le pays concevront, développeront et déploieront la technologie.

Il n'est pas prévu que ce code entre en vigueur avant au moins l'année prochaine, et M. Champagne a donc utilisé un code de conduite volontaire comme mesure provisoire.

Le code demande aux signataires d'intégrer des mesures d'atténuation des risques dans les outils d'IA, d'utiliser des tests contradictoires pour découvrir les vulnérabilités de ces systèmes et de suivre les dommages causés par la technologie.

Trente entreprises, dont BlackBerry, Cohere, Salesforce et CGI, ont signé le code, mais d'autres, dont Shopify, s'y sont opposées, se plaignant qu'il pourrait freiner les innovateurs.

Lorsque la modératrice Amber Mac lui a demandé si davantage d'organisations auraient pu signer le document au cours de l'année qui a suivi sa publication, M. Champagne a plaisanté en disant qu'il en avait un exemplaire dans sa poche arrière pour que toutes les entreprises intéressées le signent.

«Nous n'avons peut-être pas encore de loi, mais au moins nous avons quelque chose, a-t-il déclaré. Honnêtement, les entreprises qui ont signé me disent que cela a été bénéfique.»

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Tara Deschamps, La Presse Canadienne

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