Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Le Canada suivra de près l'investiture de Trump, qui menace d'imposer des tarifs

durée 05h32
20 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

WASHINGTON — Donald Trump reprendra le contrôle de la Maison-Blanche lundi, jour de son investiture, menant des États-Unis profondément divisés sur une voie radicalement différente de celle de son prédécesseur — et le républicain a déjà fait savoir que cela signifie s’éloigner du voisin et allié le plus proche des États-Unis.

Le Canada surveillera de près l'assermentation de lundi, qui aura lieu vers midi, pour voir quelles seront les priorités de M. Trump pour le début de son mandat. Il a notamment annoncé qu'il compte imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits importés du Canada.

Son équipe aurait préparé plus de 100 décrets exécutifs, mais on ne sait pas exactement ce qu'ils contiennent ni lesquels seront signés dans l'immédiat.

«Je pense que nous voulons voir ce que le président décidera de faire», a mentionné la semaine dernière l’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, à Bloomberg News.

«Le Canada sera prêt à faire face à tout ce qui nous attend», a-t-elle ajouté.

Investiture différente

Les casquettes et les tuques rouges portant l'inscription «Trump» ont envahi Washington cette fin de semaine pour des rassemblements et des événements marquant le retour au pouvoir du leader républicain en tant que 47e président.

M. Trump est le premier ancien président à revenir au pouvoir depuis que Grover Cleveland a repris la Maison-Blanche lors de l'élection de 1892. Il est la première personne condamnée pour un crime à devenir président et, à 78 ans, il est la personne la plus âgée élue à ce poste.

La célébration de son investiture est déjà très différente de celle de son entrée en fonction en 2017. Alors que des milliers de personnes se sont présentées à une manifestation contre M. Trump dans la capitale du pays samedi, les autorités ne s'attendent pas à ce qu'il y ait des manifestations massives ou des épisodes de violence lundi.

Le premier discours de M. Trump en tant que président, en 2017, a brossé un sombre portrait de ce qu'il a appelé le «carnage américain», mais il a été éclipsé dans les médias par les affirmations sur la taille des foules.

Ce ne sera pas un problème cette année, car une vague de froid a forcé la plupart des événements à se dérouler à l'intérieur.

La vedette du country Carrie Underwood devrait interpréter «America the Beautiful» avant que M. Trump ne prête serment dans la rotonde du Capitole.

Des milliardaires de la technologie, des dirigeants mondiaux, des célébrités et des athlètes figurent parmi les personnes qui devraient assister au discours inaugural de M. Trump, dont trois des hommes les plus riches du monde: Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos.

Il a été rapporté que le thème du discours était «l'unité».

Des élus canadiens à Washington

Les célébrations actuelles contrastent fortement avec le départ de M. Trump de la capitale américaine, il y a quatre ans. À la suite de l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021, M. Trump a refusé d'accepter le résultat de l'élection de 2020 et ne s'est pas présenté à la cérémonie d'investiture de Joe Biden.

M. Biden, la vice-présidente Kamala Harris, ainsi que les anciens présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton ont indiqué qu'ils seraient présents lundi.

On ne sait pas encore quel sera l'impact du changement de lieu sur la liste des invités.

De nombreux politiciens canadiens se sont également rendus à Washington et participent à un événement à l'ambassade du Canada, située sur Pennsylvania Avenue, entre le Capitole américain et la Maison-Blanche.

Les co-chefs de l'Équipe Canada du gouvernement Trudeau, le ministre de l'Industrie François-Philippe Champagne et la ministre du Commerce Mary Ng, sont notamment dans la capitale américaine.

La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, sera également à Washington. Mme Smith a été au centre d'une controverse, la semaine dernière, lorsqu'elle a refusé de signer une déclaration commune avec les premiers ministres des autres provinces et Justin Trudeau qui affirmait que toutes les contre-mesures étaient sur la table pour repousser les droits de douane que pourrait imposer Donald Trump.

Mme Smith, qui s’est récemment rendue à Mar-a-Lago pour rencontrer le président désigné, s’est démarquée en refusant d’envisager tout plan qui inclurait d’éventuelles taxes sur les exportations de pétrole ou une coupure de l’approvisionnement énergétique des États-Unis.

La riposte est prête

Le Canada a plusieurs options de représailles tarifaires prêtes à être appliquées en fonction de ce que M. Trump décidera de faire.

Si M. Trump fixe les tarifs à 25 %, la réponse du Canada serait d’imposer des contre-tarifs d’une valeur d’environ 37 milliards $, et éventuellement de poursuivre avec des tarifs supplémentaires de 110 milliards $.

Si les droits de douane sont moins élevés, la réponse tarifaire du Canada serait plus modeste.

Mme Hillman a accordé plusieurs entrevues à des médias américains, la semaine dernière, pour plaider que tout type de guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis devrait être évité.

«J’ai vraiment bon espoir que nous n’en arriverons pas là», a soutenu Mme Hillman lors de son entrevue à Bloomberg News.

«Ce n’est pas bon pour les États-Unis, ce n’est pas bon pour le Canada. Et nous pouvons faire beaucoup de bonnes choses ensemble dès maintenant dans le domaine de l’énergie et dans toutes sortes d’autres domaines commerciaux.»


— Avec des informations de l’Associated Press

Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge