Le Canada perd 35 % de ses immigrants francophones, surtout au Québec et en Ontario
Temps de lecture :
2 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le Canada perd 35 % des ses immigrants francophones, une tendance particulièrement marquée au Québec et en Ontario, conclut le Conference Board du Canada dans un rapport publié mardi.
L'étude, commandée par l'Institut pour la citoyenneté canadienne, constate cette proportion de départs sur le long terme.
C'est toutefois dans leurs cinq premières années de résidence permanente au Canada que les nouveaux arrivants sont plus susceptibles de quitter, peu importe qu'ils soient francophones ou non.
Chez ceux qui ont le français comme langue maternelle, le fait que leur exode soit plus marqué au Québec ne surprend pas les auteurs du rapport puisque c'est «la province qui accueille le plus grand nombre d’immigrants francophones».
Le phénomène est toutefois plus étonnant en Ontario, selon le Conference Board du Canada. «Le taux cumulé de migration subséquente des francophones est élevé comparativement à la proportion plus faible d’immigrants francophones qui s’y établissent. Cela signifie que l’Ontario a du mal à retenir les immigrants francophones au même rythme que les immigrants s’y établissent», peut-on lire.
Ainsi, les auteurs estiment que, sans meilleure capacité de rétention, les objectifs du Canada d'augmenter la proportion d'immigrants francophones hors Québec pourraient être difficiles à atteindre.
Ottawa a annoncé le mois dernier qu'il augmentera ses cibles d'immigration francophone hors Québec à 8,5 % en 2025, à 9,5 % en 2026 et à 10 % en 2027, soit une hausse de 1,5 point pour les deux premières années et une nouvelle cible pour la troisième.
La Fédération des communautés francophones et acadienne réclame que la cible soit établie à 12 %, ce qu'elle considère être «le minimum» afin de rétablir et faire progresser le poids démographique des francophones.
«Une étude plus approfondie de la situation dans les provinces qui ont une part importante d’immigration francophone, mais où la migration subséquente des francophones est absente ou peu élevée (c.-à-d. la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick) permettrait de mettre en lumière des pratiques exemplaires qui favorisent l’essor de communautés francophones accueillantes», croit le Conference Board.
Tant chez les nouveaux arrivants francophones qu'anglophones et allophones, le taux d'exil est plus élevé chez les immigrants économiques, et tout particulièrement ceux qui ont été étudiants étrangers avant d'avoir leur résidence permanente.
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne