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Le Canada devrait mieux suivre les départs des étudiants étrangers, selon un expert

durée 18h29
27 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Un criminologue canadien qui a travaillé sur l'application des lois sur l'immigration intérieure pour l'Agence des services frontaliers du Canada juge que le Canada devrait mieux suivre les ressortissants étrangers qui arrivent au pays avec un visa d'étudiant.

Kelly Sundberg, professeur à l'Université Mount Royal, a indiqué qu'il ne s'étonnait pas d'apprendre que les forces de l'ordre indiennes enquêtent sur les liens entre des universités canadiennes et un système visant à faire traverser la frontière canado-américaine aux étudiants internationaux.

«Je ne suis pas surpris que notre programme d'immigration ridicule basé sur l'honneur soit manipulé par des criminels transnationaux. Cela ne me surprend pas du tout», a-t-il déclaré.

La Direction de l'application de la loi de l'Inde a soutenu mardi avoir découvert des preuves de trafic d'êtres humains après avoir lancé une enquête sur les liens entre l'Inde et la mort de Jagdish et Vaishali Patel et de leurs deux enfants en janvier 2022.

La famille indienne a été retrouvée morte de froid près de la frontière entre le Manitoba et le Minnesota. Un Américain et un Indien ont été reconnus coupables le mois dernier d'avoir fait entrer des personnes non autorisées aux États-Unis et d'en avoir tiré profit.

L'agence indienne affirme avoir des preuves qu'un ressortissant indien aurait organisé l'admission de personnes dans des universités canadiennes afin d'obtenir un visa d'étudiant pour le Canada, avec l'intention de traverser ensuite la frontière vers les États-Unis sans avoir l'intention d'étudier au Canada.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a fait savoir dans un communiqué qu'elle était au courant de la déclaration indienne et qu'elle avait contacté l'agent de liaison de la police internationale du pays pour obtenir plus d'informations sur l'enquête. La GRC a indiqué qu'elle n'aurait pas d'autres commentaires.

Le gouvernement fédéral a relayé toute demande de commentaires à la GRC.

Aucune université identifiée

Les allégations n'ont pas été prouvées devant les tribunaux et l'Inde n'a pas identifié les universités canadiennes qui seraient impliquées.

Collèges et instituts Canada a souligné qu'il ne disposait d'aucune information sur la nature des universités liées à ces allégations et qu'il s'engageait à contribuer à assurer la sécurité des étudiants et l'intégrité du système d'immigration.

Avoir un moyen de suivre quand et comment les résidents temporaires, y compris les étudiants internationaux, quittent le pays réduirait les vulnérabilités du système, selon M. Sundberg.

«Quand j'étais agent d'immigration, j'ai vu cela se produire il y a 17 ou 20 ans. Cela n'a donc pas changé», a-t-il affirmé.

«Ce qu'il faut, c'est que le gouvernement applique les lois qu'il a en place. Il doit commencer à recueillir les données biométriques, c'est-à-dire les photos et les empreintes digitales de chaque non-citoyen qui traverse notre frontière et mettre en place un processus pour confirmer leur départ. Nous devons lier les documents aux données biométriques», a-t-il fait valoir.

M. Sundberg a déclaré qu'il serait «très surpris» si des établissements postsecondaires réputés faisaient partie de ces allégations.

Il soupçonne plutôt les collèges installés dans des centres commerciaux. Ces types d'écoles ont été au centre des réformes des visas d'étudiants au Canada, le ministre de l'Immigration, Marc Miller, les qualifiant d'équivalents de diplômes d'usines à chiots.

Ces dernières allégations surviennent alors que le Canada apporte des changements majeurs à son système d'immigration, notamment en réduisant considérablement le nombre de visas d'étudiant qu'il délivre.

Lors d'une réunion du comité de l'immigration le mois dernier, les conservateurs ont demandé comment le Canada suivait les étudiants internationaux lorsqu'ils quittaient le pays.

Lors de cette audience du comité, M. Miller a soutenu que la grande majorité des personnes titulaires d'un visa temporaire, y compris les étudiants, partent une fois leur visa expiré. Il a ajouté qu'il y avait du travail à faire pour réduire les demandes d'asile des étudiants internationaux.

Le problème des personnes qui entrent illégalement aux États-Unis est également devenu une épine dans le pied des relations canado-américaines à l'approche du retour de Donald Trump à la présidence le mois prochain.

Donald Trump a menacé d'imposer des tarifs élevés sur tous les produits canadiens si le Canada ne fait pas plus pour mettre fin aux passages illégaux de la frontière et au flux de drogues illégales vers les États-Unis.

— Avec des informations de Dylan Robertson

David Baxter, La Presse Canadienne

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