Laïcité: une clause de droits acquis nécessaire pour les CPE, selon Suzanne Roy


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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Si l’interdiction des signes religieux devait être étendue aux CPE, une clause de droits acquis devrait «définitivement» être mise en place, a soutenu la ministre de la Famille, Suzanne Roy. Sans quoi, le réseau en viendrait à manquer d’éducatrices.
«On ne veut pas créer de bris de services (...) On a déjà une pénurie en termes d'éducatrices. Alors c'est sûr que, si on en retire du réseau, on crée des bris de services», a affirmé la ministre en mêlée de presse mercredi à l’Assemblée nationale.
Suzanne Roy a dit qu’elle ne savait pas quelle proportion d'éducatrices en garderie portaient des signes religieux.
Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, a rappelé qu’un comité travaillait actuellement sur la question de la laïcité au Québec et qu’il allait attendre les conclusions avant d’agir.
«Tout est sur la table en ce moment», a-t-il indiqué mercredi.
Il n’a pas voulu s'avancer sur l’option de la clause de droits acquis pour les CPE. «On va laisser le comité travailler. Après ça on verra si on va de l’avant dans les garderies comme dans les écoles. Et si on va là, on verra quelles mesures il faut prendre», a-t-il expliqué.
Du même souffle, il n’a pas exclu d’étendre la laïcité dans les cégeps et les universités, mais qu’il était «important de préserver l'équilibre».
«Nos cégeps, nos universités sont aussi des lieux publics. Il faut voir de quelle manière on peut renforcer la laïcité là-dedans. C’est ça qu’on étudie en ce moment avec le comité», a expliqué le ministre.
Le comité va déposer son rapport en août. Son mandat est de «formuler des recommandations au gouvernement qui lui permettront d’orienter ses décisions afin de renforcer la laïcité des institutions étatiques».
L’Assemblée nationale est actuellement en train d’étudier le projet de loi 94 du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui vise à renforcer la laïcité dans les écoles.
Il prévoit d’étendre l’interdiction du port de signes religieux à l’ensemble du personnel des écoles publiques, ainsi qu’aux personnes travaillant dans le cadre d’ententes avec les établissements scolaires. Une clause de droits acquis est néanmoins prévue pour tous ceux qui sont déjà en fonction.
Lors des consultations, des intervenants ont demandé à ce que la pièce législative aille plus loin, notamment afin que la laïcité s’applique dans les cégeps et les garderies.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne