La garde rapprochée de Justin Trudeau lui présente les divers scénarios possibles

OTTAWA — La garde rapprochée de Justin Trudeau a commencé à présenter au premier ministre les options qui s'offrent maintenant à lui après la démission fracassante, lundi, de la ministre Chrystia Freeland, qui a amplifié les appels à sa démission.

Un libéral de haut rang proche du premier ministre, qui n'était pas autorisé à parler publiquement des discussions, a déclaré à La Presse Canadienne que M. Trudeau se voit présenter des scénarios possibles, notamment une prorogation du Parlement pour permettre la tenue d'une course à la chefferie au Parti libéral.

Mme Freeland a démissionné de son poste de ministre des Finances lundi, le jour même où elle devait présenter l'énoncé économique de l'automne de son gouvernement et quelques jours seulement après que M. Trudeau lui a annoncé qu'elle perdrait son important portefeuille.

La décision semble avoir eu l'effet inverse de celui escompté: les appels à la démission du premier ministre ont fusé, notamment de la part de plusieurs députés libéraux, du chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, et de l'équipe éditoriale de l'influent quotidien «Toronto Star».

Le ministre de l'Énergie, Jonathan Wilkinson, a déclaré mardi que M. Trudeau prenait le temps de réfléchir à la situation.

La Chambre des communes est maintenant en congé des Fêtes, ce qui donne au premier ministre quelques semaines pour décider de la suite des choses avant le retour des députés à Ottawa le 27 janvier.

M. Trudeau a annulé ses entrevues de fin d'année avec les médias et il n'a pas encore discuté publiquement du départ de Mme Freeland.

Mardi soir, il a pris la parole lors de la fête de fin d'année du caucus libéral national à Ottawa, à laquelle Mme Freeland était présente. Il a indirectement fait référence aux événements de lundi, affirmant que les jours précédents avaient été mouvementés.

«Ça n'a pas été facile, et c'est pourquoi je suis si heureux de vous voir», a-t-il déclaré, comparant les libéraux à une «grande famille».

«Comme la plupart des familles, nous avons parfois des disputes pendant les Fêtes. Mais bien sûr, comme la plupart des familles, nous trouvons une façon de régler ça.»

Le départ de Mme Freeland est survenu le jour même où le ministre du Logement, Sean Fraser, annonçait qu'il ne serait pas candidat aux prochaines élections, invoquant des raisons familiales.

Un haut responsable du gouvernement, qui n'était pas autorisé à discuter publiquement de la question, a indiqué que le député libéral torontois Nathaniel Erskine-Smith était pressenti pour remplacer M. Fraser au Logement lors d'un prochain remaniement ministériel.

Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne