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La CMM demande à Québec de nouvelles mesures d'adaptation au changement climatique

durée 10h35
11 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) demande au gouvernement du Québec de mettre en place de nouvelles mesures d’adaptation au changement climatique ainsi que d’ajuster le Programme général d’assistance financière lors de sinistres (PGAF).

À l’issue du Forum métropolitain sur les inondations par ruissellement urbain vendredi, les élus de la CMM, qui regroupe 82 municipalités, ont publié trois demandes au gouvernement du Québec.

«Il faut bonifier les plans de mesures d’urgence» et «soutenir la rénovation des résidences pour les rendre plus résilientes» en plus d’accroître «l’indemnisation offerte aux propriétaires en ajustant le Programme général d’assistance financière lors de sinistres», a résumé Nicolas Milot, directeur de la transition écologique et de l’Innovation à la CMM.

Bonifier les plans de mesures d’urgence

L’accompagnement des citoyens pendant les crises, comme celle qui s’est produite pendant le passage de la tempête Debby, « nécessite des moyens» que n’ont pas les municipalités, a fait valoir Nicolas Milot, dans une entrevue avec La Presse Canadienne.

Au début du mois d’août, Debby a entraîné en une demi-journée des précipitations de plus de 150 mm d’eau dans la région, voire plus de 180 mm au nord de la région métropolitaine.

Après le passage de cette tempête, «la gestion des matières résiduelles après le sinistre a occasionné beaucoup de problèmes dans certaines municipalités» en raison, notamment, « des quantités de débris » exceptionnelles, a donné en exemple Nicolas Milot pour justifier la nécessité de «bonifier les plans de mesures d’urgence».

Rendre les résidences plus résilientes

La CMM voudrait que Québec soutienne la rénovation des résidences pour les rendre plus résilientes et moins vulnérables aux risques de ruissellement urbain.

«Il y a plusieurs choses qu'on peut mettre de l'avant pour faire en sorte que les résidences soient moins vulnérables et surtout que les dommages qui seraient occasionnés par d'éventuels refoulements soient moins grands».

Le directeur de la transition écologique et de l’Innovation à la CMM a expliqué «qu’actuellement, lorsqu’un citoyen reçoit un montant de sa compagnie d’assurance, il y a de très fortes chances qu’il reconstruise de façon identique, donc avec les mêmes matériaux mis aux mêmes endroits.»

Or, a-t-il ajouté, «s'il revit plus tard le même sinistre, il aura sans doute des dommages identiques, voire (...) plus grands».

Pour remédier à ce genre de situation, «il existe des façons d’aménager le cadre bâti, notamment les sous-sols, qui permettraient de faire en sorte de rendre la résidence plus résiliente et que les dommages soient moins importants lors des événements qui se produiront dans le futur».

Élargir le PGAF

La Communauté métropolitaine de Montréal reproche au gouvernement du Québec de n'avoir fait aucune des modifications à son programme d'indemnisation annoncées à la suite des inondations dues à la tempête Debby.

Les règles du Programme général d’assistance financière lors de sinistres (PGAF) indiquent qu’un «sinistre sera admissible au programme si l’eau pénètre dans la résidence par refoulement d’égout ou infiltration à la suite d'une inondation». Par contre, «si l'inondation est causée par un refoulement d'égout ou une infiltration d'eau sans débordement d'un cours d'eau à proximité, le sinistre ne sera pas couvert par le PGAF».

La CMM demande que toutes les victimes de refoulement d'égout, même celles qui habitent loin d'un cours d'eau, soient incluses dans le PGAF lorsqu’il y a des inondations comme ce fut le cas après la tempête Debby.

«Le gouvernement parlait d'élargir l'indemnisation publique qui n'est pas disponible dans l'état actuel du programme. Mais on l'a vu finalement, il n'y a pas eu d'élargissement du programme national d'indemnisation en cas de sinistre», a déploré Nicola Milot.

Selon un communiqué publié par la CMM, ces trois mesures doivent «s’inscrire dans une vision gouvernementale de gestion des risques d’inondation» qui doit être incluse dans le Plan de protection du territoire face aux inondations adopté en 2020.

«Les villes adaptent déjà leur réseau souterrain et les surfaces, mais il est tout autant prioritaire pour le gouvernement d'améliorer les mesures d’accompagnement et les programmes d’aide. Le cadre réglementaire doit offrir davantage de souplesse pour concilier les objectifs de gestion du risque d’inondation avec les différentes réalités du territoire métropolitain et les besoins de la population» a déclaré, dans un communiqué, la mairesse Valérie Plante, qui est également présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne