Faute de financement, les autobus scolaires pourraient faire l'école buissonnière


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Alors que l'année scolaire vient d'arriver à sa fin, la rentrée 2025 s'annonce déjà compliquée. La Fédération des transporteurs par autobus (FTA) prévient que de nombreux autobus scolaires menacent de rester stationnés en août en raison d'un problème de financement du virage électrique.
Une consultation effectuée par la FTA auprès de ses membres révèle que, pour 87 % de ses membres, les circuits électriques n'ont pas été rentables pour l'année qui vient de prendre fin. En entrevue avec La Presse Canadienne, le directeur général de la fédération, Luc Lafrance, explique que le passage à des véhicules électriques augmente considérablement les coûts d'exploitation.
Au total, la FTA estime qu'un autobus électrique coûte en moyenne 14 000 $ de plus à opérer qu'un véhicule à essence. C'est environ 1300 des 8000 circuits de la fédération qui fonctionnent aujourd'hui à l'électricité.
Au delà des coûts d'installation, le transporteur est aussi responsable de l'entretien de bornes de recharge, et les véhicules électriques demandent une expertise plus coûteuse pour être réparés en cas de problème. Les réparations sont généralement plus longues aussi, ce qui pousse les transporteurs à avoir plus de véhicules de rechange en cas de pépin.
Lorsque le gouvernement du Québec a forcé, en 2021, l'achat de véhicules électriques, des aides financières étaient disponibles pour financer la transition.
Ce soutien est passé de 12 900 $ à 5 000 $ cette année, ce qui ne suffit pas, selon M. Lafrance. Les coupes dans le financement provoquent des manques à gagner aux transporteurs de 12 M$, affirme la FTA dans un communiqué.
M. Lafrance dit avoir rencontré vendredi le ministre de l'Éducation pour lui faire part de ses inquiétudes.
Le ministère n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Alexis Drapeau-Bordage, La Presse Canadienne