Élargir le mandat de l'ASFC n'est pas une priorité à court terme, selon Ottawa
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Accorder des pouvoirs supplémentaires à l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour patrouiller le long de la frontière avec les États-Unis fait partie des options qui pourraient être envisagées par le gouvernement fédéral, mais il ne s'agit pas d'une priorité à court terme.
C'est ce qu'a affirmé lundi le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, alors qu'Ottawa tente de renforcer rapidement la sécurité frontalière après la menace du président désigné américain Donald Trump d'imposer des tarifs douaniers punitifs au Canada et au Mexique.
Il a plutôt déclaré que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et l'ASFC travaillent sur une liste de nouveaux équipements qui pourraient les aider à bonifier leur travail actuel à la frontière.
M. LeBlanc devrait être confronté à davantage de questions sur le sujet mardi, lorsqu'il comparaîtra devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes pour discuter des dépenses de son ministère.
Vendredi dernier, M. LeBlanc faisait partie de la délégation canadienne qui s'est rendue en Floride à l'invitation de M. Trump pour un souper à Mar-a-Lago. Selon le ministre, cette rencontre a surtout servi à ouvrir le dialogue, de sorte qu'aucune promesse spécifique n'a été faite.
Ce souper a eu lieu cinq jours seulement après que M. Trump a menacé le Canada d’imposer des droits de douane de 25 % s’il n'en fait pas plus pour sécuriser la frontière contre les passages de migrants illégaux et l’entrée de fentanyl aux États-Unis.
S’adressant aux journalistes, lundi, M. LeBlanc a mentionné que son ministère songeait à élargir le mandat de l’ASFC pour inclure la patrouille entre les postes frontaliers. À l’heure actuelle, cette responsabilité incombe à la GRC.
«J’en ai discuté avec le commissaire de la GRC. Si nous devions entreprendre un grand changement dans l’appareil gouvernemental qui pourrait nécessiter une loi à la Chambre des communes, je ne suis pas sûr que cela témoignerait de l’urgence de la question», a expliqué M. LeBlanc.
«Nous cherchons toujours de bonnes idées et nous ne rejetons pas celle-ci, mais ce n’est pas une priorité pour nous pour arriver à la conclusion que nous souhaitons.»
La semaine dernière, M. LeBlanc a révélé que le Canada envisageait de fournir à la GRC et à l’ASFC davantage de ressources, notamment des drones, des hélicoptères et du personnel en cas de «poussée» à la frontière.
«Ce n'est pas seulement un exercice pour apaiser M. Trump, c'est un exercice de continuer le travail important qui est déjà fait, qui continue d'être fait tous les jours», a soutenu M. LeBlanc lors de sa mêlée de presse.
«On n'accepte pas la prémisse ou l'idée qu'il y a une posture à la frontière qui n'est pas sécuritaire. Cependant, on reconnaît des pressions, que ce soit le fentanyl, que ce soit la migration irrégulière à travers le monde, et on comprend l'urgence de rassurer nos amis américains que les dispositions sont en place», a-t-il ajouté.
Il n’a pas voulu préciser exactement ce que le gouvernement cherche à acheter à ce stade, mais il a évoqué que la GRC et l’ASFC travaillent à établir une liste.
Les budgets supplémentaires figurant à l’ordre du jour du comité comprennent une nouvelle demande de 8 millions $ de l’ASFC pour lutter contre le vol de véhicules au Canada et 23 millions $ pour un projet de reconstruction des postes frontaliers terrestres.
Nick Murray, La Presse Canadienne