Effets visuels: le Québec reste compétitif, selon le ministre Girard
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le ministre québécois des Finances, Eric Girard, continue de défendre le changement fiscal concernant le secteur des effets visuels et de l'animation. Il estime que Montréal n'a pas besoin du crédit d'impôt «le plus généreux au monde» et que «les meilleurs vont survivre».
Au dernier budget en mars, le gouvernement Legault a annoncé un plafond de 65 % sur les dépenses admissibles au crédit d'impôt pour les services de production cinématographique. La mesure est entrée en vigueur le 31 mai.
Une pétition de plus de 12 000 signatures demandant de suspendre les modifications apportées au crédit d'impôt a été déposée ce mois-ci par le Parti québécois à l'Assemblée nationale. Il est évoqué que ce changement fiscal met à risque de nombreux emplois de l'industrie des effets visuels et de l'animation, qui génère d'importantes retombées économiques.
De passage devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), vendredi, le ministre Girard a expliqué pourquoi le gouvernement avait décidé de couper dans ce programme, alors qu'il était questionné à ce sujet par le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc.
«Je veux être très poli parce que les gens qui travaillent dans cette industrie-là, j'ai énormément de respect pour eux. Mais il y avait des enjeux d'intégrité avec le crédit d'impôt. Pas avec l'intégrité des gens qui travaillent dans cette industrie-là. Mais il y a des compagnies américaines — parce que le crédit d'impôt va aux majors américains — qui utilisaient le crédit d'impôt d'une façon sous optimale, qui fait que le crédit d'impôt coûtait extrêmement cher en proportion des retombées», a répondu l'élu caquiste.
Aux yeux des signataires de la pétition, «les modifications apportées au crédit d’impôt disqualifient le Québec, qui perd sa place de pôle mondial, et le privent de contrats majeurs, au profit de l’Ontario, de la Colombie-Britannique, de l’Australie, de la France et du Royaume-Uni».
M. Girard semble plutôt croire que le Québec saura quand même tirer son épingle du jeu.
«Il n'est pas nécessaire que Montréal ait le crédit d'impôt le plus généreux au monde dans le domaine des effets visuels et effets spéciaux. On est compétitif avec l'Ontario et la Colombie-Britannique. Les meilleurs vont survivre et les enjeux d'intégrité sont terminés», a-t-il affirmé.
Le président et chef de la direction de la CCMM a mentionné au ministre que le nombre d'emplois dans le secteur était passé de 8000 à environ 3000. M. Girard a indiqué que ces pertes ont été causées par les grèves à Hollywood et l'intelligence artificielle, et non par la révision du crédit d'impôt.
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne