Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Deux Québécois au sommet de la liste des 25 criminels les plus recherchés au pays

durée 13h49
4 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les 25 criminels les plus recherchés au Canada ont obtenu, mercredi, un cadeau policier dont ils auraient sans doute préféré se passer, soit une publicité tous azimuts d’un océan à l’autre lorsqu’ils ont été présentés par la Sûreté du Québec (SQ).

Ce sont deux Québécois qui trônent au sommet de cette liste et une récompense de 250 000 $ est offerte pour toute information pouvant mener à l’arrestation de l’un ou de l’autre. Il s’agit de Dave Turmel, chef présumé de la Blood Family Mafia et un de ses proches, All Boivin, deux individus impliqués dans la guerre que livre cette organisation aux bandes de motards criminalisés pour le contrôle de la vente de stupéfiants dans la région de Québec et dans l’est du Québec.

Métamorphose dans le crime organisé

Le directeur du programme Bolo, Maxime Langlois, a reconnu que, cette fois, le programme avait «définitivement une saveur québécoise» qui s’explique par «une métamorphose qui est en train de s'opérer au sein du crime organisé au Québec. On le voit avec ce qui se passe. Messieurs Turmel et Boivin sont des acteurs importants dans cette métamorphose.»

La directrice générale de la SQ, Johanne Beausoleil, a ajouté que ces changements que constatent les corps policiers «sont marqués par des conflits et des violences» et que Turmel et Boivin, les numéros un et deux de la liste mise à jour, «ont été au cœur de la violence».

Des corps policiers de partout au Canada avaient été réunis au quartier général de la SQ à Montréal pour discuter de leurs dossiers respectifs. Des images grandeur réelle des 25 criminels les plus recherchés étaient présentées, de même qu’un calendrier de l’avent avec, derrière chaque petit chocolat, la photo de chacun des 25 suspects.

Des récompenses qui fonctionnent

Des récompenses de montants variés totalisant environ 1 million $ sont actuellement offertes dans le cas de 10 des fugitifs recherchés dans cette liste de 25 suspects. Selon Maxime Langlois, le fait d’offrir des récompenses importantes a fait en sorte que «ç'a fonctionné dans le passé. Il y a beaucoup de récompenses qui ont été payées.»

Ces récompenses, dit-il, ont trois effets, soit de mettre le public aux aguets, de resserrer l'étau sur les cercles rapprochés des fugitifs et troisièmement, «ces récompenses, les journalistes aiment ça, alors vous en parlez et ça fait notre affaire!». Et les résultats de ce programme parlent d’eux-mêmes: depuis près de 7 ans que le programme, conçu à Montréal, est en place, «30 des 70 dossiers de fugitifs dans lesquels Bolo est intervenu se sont soldés par des arrestations», a révélé Maxime Langlois, ajoutant que d’autres dossiers ont connu des avancées majeures.

Date limite

Les récompenses ont toutefois une date d’expiration; dans ce cas-ci, elles seront offertes jusqu’au 3 juin 2025, et ce, dans le but de faire bouger les choses rapidement, a fait valoir M. Langlois: «Si vous avez quelque chose à dire, dites-le maintenant.»

De toute évidence, l’appel a été entendu dans le passé, alors que le programme Bolo a offert plus de 30 récompenses totalisant plus de 3 millions $ depuis son lancement en 2018 et entre 30 % et 35 % de ce montant a été versé jusqu’ici, évalue Maxime Langlois.

Johanne Beausoleil a profité de l’occasion pour rappeler que ces récompenses sont offertes à toute personne ayant des informations menant seulement à l’arrestation des fugitifs et qu’elles seront traitées en toute confidentialité: «On ne demandera pas aux gens de venir à la Cour, de venir après», a-t-elle assuré, soulignant que les dossiers sont déjà étoffés dans chacun des cas et que la suite, une fois les menottes aux poignets, relève des enquêtes policières.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne