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Des groupes communautaires de Montréal refusent de respecter un ordre d'éviction

durée 12h21
29 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Plus d'une douzaine de groupes refusent de quitter un centre communautaire de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, à Montréal, malgré un ordre d'expulsion de leur propriétaire, le plus grand Centre de services scolaires du Québec.

Les groupes communautaires étaient censés quitter les lieux avant 17 h vendredi, mais aucun camion de déménagement n'était en vue.

Rémy Robitaille, directeur de Solidarité Ahuntsic, qui représente les 13 groupes présents dans l'immeuble, a déclaré qu'ils n'ont pas bougé parce qu'ils n'ont tout simplement pas d'autre endroit où aller.

Selon M. Robitaille, les organismes offrent des services vitaux aux immigrants, aux réfugiés et aux personnes âgées, ainsi que des services de banque alimentaire et des cours de français auprès de 25 000 personnes chaque année.

Il faudra une ordonnance d'expulsion d'urgence d'un juge pour évincer les 13 groupes, ce qu'ils contesteront devant le tribunal.

«Qui fournira ces services? Nous attendons une réaction du gouvernement», a affirmé M. Robitaille vendredi.

Le Centre de services scolaires de Montréal (CSSDM), propriétaire de l'immeuble, a fait savoir qu'il en avait maintenant besoin pour donner des cours de français aux nouveaux arrivants.

Il a annoncé qu'il devait relocaliser les services offerts au Centre William-Hingston, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, en raison des rénovations effectuées dans ce bâtiment.

«Afin de remplir notre mission première de scolarisation et d'éviter une rupture de services en l'absence d'une autre solution immobilière pour accueillir tous nos élèves, nous devons reprendre la pleine possession de l'immeuble», a indiqué le CSSDM dans un communiqué.

Il accuse Solidarité Ahuntsic de refuser de signer un bail depuis 2018.

M. Robitaille a répondu que le CSSDM avait augmenté le loyer mensuel pour l'ensemble de l'immeuble d'environ 8000 $ à 24 000 $, une hausse que les groupes communautaires ont refusé de payer.

La mairesse de l'arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, a tenté en vain de les aider à trouver un autre local au cours de la dernière année.

Mme Thuillier, la députée libérale fédérale d'Ahuntsic-Cartierville Mélanie Joly et d'autres élus ont demandé au gouvernement du Québec de permettre aux 13 organismes de demeurer dans l'édifice pour cinq années supplémentaires.

«Les services qu'ils offrent aux résidents de la circonscription sont essentiels pour assurer le filet social du secteur. Dans un contexte d'inflation, d'insécurité alimentaire et de crise du logement, de nombreux citoyens ont recours à ces ressources», a déclaré Mme Joly dans un communiqué de presse en mai.

«Ce que nous disons au gouvernement, c'est que nous voulons cinq ans de plus pour que les 13 organismes puissent rester dans le bâtiment pendant que nous en construisons un autre», a affirmé Mme Thuillier, expliquant que l'arrondissement a déjà identifié un nouvel emplacement à proximité, mais qu'il ne sera pas prêt à accueillir les organismes avant quelques années.

En attendant, la mairesse demande au gouvernement provincial d'augmenter le financement du CSSDM afin qu'il puisse louer des espaces ailleurs pour ses cours de français.

Mme Thuillier ajoute que des cours de français sont actuellement offerts dans le bâtiment, mais que son état de délabrement signifie qu'il y aura une attente de trois à quatre ans pour ces cours si le CSSDM prend la relève.

Joe Bongiorno, La Presse Canadienne

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