Des employeurs offrent une fin de semaine extra longue pour la fête du Canada

TORONTO — Quiconque travaille du lundi au vendredi et souhaite profiter d'une longue fin de semaine pour la fête du Canada a dû remanier son agenda pour composer avec ce jour férié qui tombe en milieu de semaine.

Cette année, le 1er juillet est un mardi, ce qui oblige beaucoup à travailler un lundi décalé, coincé entre deux jours de congé, à moins d'utiliser un jour de vacances pour pallier à cet horaire capricieux.

Certaines jeunes pousses affirment qu'elles abandonnent le lundi et accordent à leurs employés un jour de congé payé afin d'aplanir les difficultés qu'engendre le férié.

Cela n'a peut-être pas de sens sur le papier, a reconnu Moody Abdul, fondateur de Klarify, mais il importe de donner la priorité au bonheur des employés.

«C'est une mentalité du "si je prends soin de vous, vous prendrez soin de nous"», a expliqué M. Abdul.

Lier le jour férié de la fête du Canada à la fin de semaine précédente n'est qu'une façon de témoigner de la reconnaissance aux employés, a-t-il affirmé.

Pour les Québécois, c'est le deuxième mardi férié consécutif puisque la Fête nationale a été célébrée le 24 juin.

Avec la fête du Canada qui suit de si près, il n'est pas rare que les Québécois prennent toute la semaine de congé entre les deux jours fériés, un peu comme beaucoup vivent la période entre Noël et le Nouvel An.

Bien sûr, tous les employeurs ne peuvent pas offrir de tels accommodements, et les travailleurs à temps plein disposant de moins de marge de manœuvre devront choisir entre prendre un jour de congé ou se contenter d'un horaire décalé.

Ani Siddique, assistant de recherche au Centre des sciences de la santé Sunnybrook de Toronto, a déclaré avoir demandé son lundi de congé longtemps à l'avance afin de devancer ses collègues qui avaient la même idée.

«J'ai dû le demander, mais j'ai planifié les choses un ou deux mois à l'avance», a-t-il expliqué. Morad Affifi, assis dans un parc du centre-ville après son quart de travail vendredi, a expliqué que la plupart des festivités prévues pour la fête du Canada se déroulent pendant la fin de semaine, mais qu'il a décidé de puiser dans ses jours de vacances pour éviter de travailler lundi.

Suze Mason, cofondatrice de la plateforme de santé numérique Sprout Family, a indiqué que ses cinq employés ont congé le lundi et qu'elle ne s'attend pas à ce que cette décision ait un impact opérationnel important sur son entreprise.

Sprout Family veille à la coordination des soins de fertilité à travers les programmes d'avantages sociaux des entreprises. Mme Mason a ajouté que bon nombre de ses clients, y compris de grandes organisations canadiennes, prévoient de considérer le lundi comme un jour férié.

«Nous avons trouvé judicieux d'offrir à nos employés une journée de repos et de ressourcement, tout en limitant l'impact direct sur l'entreprise», a-t-elle expliqué.

Mme Mason a ajouté que prolonger la période de congé pour qu'elle corresponde à celle des entreprises avec lesquelles Sprout Family travaille peut également permettre aux employés de se déconnecter plus facilement, sachant qu'ils ne manquent rien d'essentiel.

«Parfois, être en vacances pendant que l'entreprise tourne à plein régime sans vous peut être stressant».

Vineet Johnson, fondateur et PDG d'IRegained, explique qu'il a pris l'habitude de combler les lacunes gênantes entre les jours de congé lorsqu'elles surviennent.

M. Johnson, dont l'entreprise développe des dispositifs de neuroréadaptation, a déclaré avoir fait de même en décembre dernier lorsque le lendemain de Noël tombait un jeudi, ce qui aurait autrement obligé les gens à retourner au travail une seule journée avant la fin de semaine.

«C'est une mesure simple et évidente», a-t-il estimé.

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Avec des informations de Natasha Baldin à Toronto.

Nicole Thompson, La Presse Canadienne