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Début de l'épidémie d'influenza au Canada; le pic de la saison n'est pas atteint

durée 12h52
13 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — L'épidémie de l'influenza — ou grippe — a officiellement commencé au Canada. Il est trop tôt pour dire si cette saison sera marquée par un nombre important de personnes infectées, mais on sait que la circulation des virus sera très active dans les prochaines semaines, puisque le sommet de l'épidémie n'a pas encore été atteint.

Le rapport canadien de surveillance des virus respiratoires indique que le taux hebdomadaire d'hospitalisation lié à l'influenza est de 2,9 pour 100 000 habitants. «En ce moment, on n'a pas atteint le pic de la saison influenza, ça demeure des données qui sont en début d'épidémie. Ça peut être beaucoup plus élevé que cela», a commenté Dr Jesse Papenburg, qui travaille à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Le seuil épidémique a été dépassé la semaine se terminant le 21 décembre au Canada. Depuis, la courbe des infections à l'influenza continue de croître. Le seuil épidémique est de 5 % de tests positifs pour la grippe. Lorsqu’il est dépassé et qu’au moins 15 détections hebdomadaires de la grippe sont signalées, une épidémie de grippe saisonnière est déclarée.

Au Canada, le pourcentage de tests positifs à l'influenza dans les laboratoires cliniques est de 11,3 %; au Québec, il est de 10,9 %, selon les plus récentes données de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Dr Papenburg, qui est pédiatre, infectiologue et microbiologiste, explique qu'on se trouve dans la phase ascendante de l'épidémie. «La saison est déclenchée et dans les semaines qui suivent les taux d'incidence vont continuer à augmenter et on va voir encore beaucoup de cas d'influenza pour les prochaines semaines, dit-il. D'habitude, une saison d'influenza, ça peut durer environ 10 à 16 semaines, donc on en a encore pour plusieurs semaines et on est loin du pic. Je pense que les prochaines semaines vont être plus difficiles au niveau de l'influenza.»

Dr Papenburg met en garde les jeunes enfants et les aînés qui sont à plus haut risque de complications d'une influenza. «Les enfants en bas de 5 ans, mais particulièrement les enfants en bas de 2 ans, ainsi que nos aînés, les personnes de 65 ans et plus, mais surtout de 75 ans et plus, sont à plus haut risque d'hospitalisation et de complications de leur infection influenza», indique-t-il.

«J'ai l'impression qu'on va voir une saison typique d'influenza qui arrive en plein milieu de l'hiver qui va causer de la maladie sévère, particulièrement chez les personnes à plus haut risque», poursuit Dr Papenburg, qui est aussi membre associé au département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail et professeur adjoint de pédiatrie et à la Faculté de médecine de l’Université McGill.

Il rappelle qu'il est toujours temps pour se faire vacciner contre l'influenza. Les anticorps protecteurs se développent entre 7 et 14 jours après avoir reçu le vaccin. «Il n'est pas trop tard parce que nous sommes encore dans la phase ascendante de l'épidémie. Les prochaines semaines vont être pires que ce qu'on a en ce moment. Quelqu'un qui se fait vacciner maintenant va s'offrir une protection durant cette période où il y a la plus grande circulation de l'influenza.»

Dr Papenburg souligne que bien que l'efficacité du vaccin varie d'une année à l'autre, la moyenne de protection est de 50 %. Autrement dit, se faire vacciner réduit de moitié le risque d'une hospitalisation.

Les estimations de l'efficacité du vaccin antigrippal pour la saison 2024-2025 devraient être disponibles en février ou mars 2025.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne

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