Crise du logement: Frédéric Beauchemin veut reprendre la méthode Poilievre
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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Serrer la vis aux municipalités pour les inciter à construire plus rapidement et transformer des bâtiments du gouvernement en logements: le candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ) Frédéric Beauchemin reprend à son compte des propositions du chef conservateur fédéral, Pierre Poilievre, pour combattre la crise du logement qui sévit au Québec.
Dans un document de propositions intitulé «Régler la crise du logement au Québec», le candidat libéral suggère de «transformer en logements les propriétés gouvernementales inutilisées».
«Comme chef du PLQ et comme premier ministre, je vais mobiliser tous les actifs publics excédentaires pour construire des logements abordables. Ces terrains-là, ces immeubles-là, ils appartiennent aux Québécois, et on va les utiliser pour les familles québécoises», indique Frédéric Beauchemin dans le document dont La Presse Canadienne a obtenu copie.
Citant les «lenteurs et la complexité bureaucratique» auxquelles se butent les promoteurs, le candidat libéral veut que les municipalités accélèrent les autorisations de permis pour les projets de logements afin qu’ils soient construits plus rapidement. Le candidat libéral menace même de couper les vivres aux villes qui n'obtempèrent pas.
«Si elles bloquent les projets ou si ça ne va pas assez vite, nous pourrions aller jusqu’à mettre des pénalités financières, qui pourraient être de retenir une partie du financement et des transferts gouvernementaux aux villes (annuel, global, ponctuel). Tout est sur la table, y compris des bonis de performance aux municipalités capables de réduire de manière importante leurs délais d’autorisation», ajoute-t-il.
Selon lui, bien que des villes vont dans le bon sens, certaines «n'ont pas les bonnes priorités pour les citoyens».
«C’est un enjeu et il faut trouver une façon de les réaligner vers les priorités des citoyens. (...) Ce que je veux faire, c'est enlever les barrières qui empêchent l'offre d'être au rendez-vous», explique-t-il.
Propositions à la sauce Poilievre
L’an dernier Pierre Poilievre a dit vouloir obliger «les villes à construire rapidement» des logements. Il suggérait également de couper le financement des villes pas suffisamment performantes et de récompenser les bons élèves «qui suppriment les barrières bureaucratiques et font construire des logements».
Il a aussi proposé de vendre des bâtiments gouvernementaux inoccupés pour les convertir en logements abordables. Rappelons que le premier ministre François Legault a aussi déjà évoqué cette option.
Frédéric Beauchemin assure qu’il ne fait pas ces propositions pour aller chercher l’électorat conservateur. «Je me suis plutôt demandé: qu’est-ce que ça prend pour que ça fonctionne?» dit-il.
Pierre Poilievre caracole dans les sondages. Son message semble toutefois moins résonner au Québec, où il se situe en troisième position derrière les libéraux de Justin Trudeau et le Bloc québécois, selon l’agrégateur de sondage 338Canada.
Moins de télétravail pour les fonctionnaires
S’il gagne la chefferie, Frédéric Beauchemin veut aussi «instaurer un programme d’aide avec une réduction maximale de 2 % des coûts de financement» pour les projets de logement et compte ramener les fonctionnaires provinciaux dans les bureaux au minimum trois jours par semaine pour revitaliser les centres-villes.
Actuellement, les employés de l’État québécois sont tenus de faire deux jours de travail en présentiel.
M. Beauchemin traîne de la patte dans la course à la chefferie. Questionné à savoir s’il pourrait se retirer et donner son soutien à un autre aspirant au trône, le candidat assure qu’il est «dans la course pour gagner».
«C'est un concours d'idées, pas un concours de popularité», lance-t-il.
Rappelons toutefois que ce sont les membres libéraux qui vont choisir leur prochain chef. L’élection aura lieu à l’été 2025.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne