Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Contre-interrogatoire de la plaignante au procès Hoggard, accusé d'agression sexuelle

durée 18h04
26 septembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

L'avocate de Jacob Hoggard a accusé jeudi la plaignante lors de son procès pour agression sexuelle d'avoir tenté de dissimuler qu'elle espérait finalement avoir des relations sexuelles avec le musicien, ce que la femme a réfuté à plusieurs reprises lors de son témoignage jeudi.

En contre-interrogatoire de la plaignante, qui ne peut être identifiée, l'avocate a insisté auprès de la femme sur ses intentions réelles cette nuit-là, mais aussi sur les incohérences entre son témoignage au tribunal et la déclaration qu'elle avait faite à la police.

Hoggard, le leader du groupe pop rock canadien Hedley, a plaidé non coupable à une accusation d'agression sexuelle lors de ce procès qui se déroule dans la communauté de Haileybury, dans le nord-est de l'Ontario.

La plaignante soutient que Hoggard l'a violée, frappée et étranglée, et qu'il a uriné sur elle dans sa chambre d'hôtel après qu'elle ait assisté au spectacle de son groupe et à une soirée après-concert à Kirkland Lake, il y a huit ans.

La défense et la Couronne conviennent qu'une relation sexuelle a eu lieu ce soir-là, mais les procureurs veulent prouver aux jurés qu'elle n'était pas consensuelle. Jeudi, l'avocate de Hoggard, Megan Savard, a demandé à la plaignante dans quelle mesure elle et l'accusé avaient flirté à la fête avant l'agression présumée.

La femme a nié avoir flirté avec Hoggard, qu'ils avaient échangé leurs numéros de téléphone, qu'il l'avait touchée de manière suggestive, qu'il l'avait serrée dans ses bras, qu'il lui avait chuchoté à l'oreille, qu'il lui avait demandé de l'embrasser sur la joue, et qu'il l'avait invitée à passer la nuit avec lui.

Me Savard a accusé la plaignante d'avoir inventé la description des événements qu'elle a faite jusqu'ici dans son témoignage. «Vous changez la formulation maintenant parce que vous ne voulez pas que le jury pense que vous saviez, ou que vous espériez avoir des relations sexuelles avec lui», a soutenu l'avocate de Hoggard.

«Non», a répondu la femme.

«Vous expérimentez depuis des années maintenant la façon de dire ce mensonge particulier», a déclaré l'avocate.

«Faux», a répondu la femme, visiblement troublée.

Incohérences

Plus tard, après que la plaignante a déclaré qu'elle cherchait à passer du temps «en tête-à-tête» avec Hoggard, Me Savard a suggéré qu'elle espérait en fait «une aventure d'un soir» avec le leader d'un groupe qu'elle aimait, ce que la femme a nié.

L'avocate a également souligné plusieurs incohérences entre le témoignage de la plaignante cette semaine et une déclaration qu'elle avait faite à la police en 2022.

En fin d'après-midi, jeudi, Me Savard a fait référence à des entrevues avec la police qui ont eu lieu en février 2018. La plaignante a convenu qu'elle avait choisi de ne pas porter plainte à l'époque après que la police a suggéré, à tort, que son identité ne serait pas protégée par une ordonnance de non-publication.

Me Savard a fait référence à des notes de la police de l'époque selon lesquelles la plaignante avait dit à deux agents qu'elle avait publié anonymement une allégation contre Hoggard sur les médias sociaux.

La plaignante a déclaré jeudi qu'elle ne se souvenait pas de l'avoir fait, mais admettait que cela soit possible.

Me Savard a produit un document de trois pages qui avait été publié en ligne et elle a demandé à la plaignante de le consulter. Elle a déclaré qu'elle était convaincue de ne pas l'avoir écrit.

Le contre-interrogatoire de la plaignante devrait se poursuivre vendredi.

Marie-Danielle Smith, La Presse Canadienne