Conservateurs ou libéraux, c'est «bonnet blanc, blanc bonnet», dit Blanchet
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Par La Presse Canadienne, 2024
LAVAL — Résolument en mode préélectoral, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a présenté, jeudi, les conservateurs et les libéraux, comme étant du pareil au même un jour avant que la Cour suprême n'annonce si elle entend ou non une contestation de la Loi sur la laïcité du Québec, aussi connue sous le nom de projet de loi 21.
«Sur la laïcité (ils) financent les gestes jusqu'en Cour suprême contre le Québec avec l'argent des Québécois. Bonnet blanc, blanc bonnet», a-t-il envoyé après une entrée triomphale dans la salle où se réunit son caucus, à Laval.
La loi 21 interdit à certains travailleurs du secteur public, comme les enseignants et les policiers, de porter des symboles religieux au travail, mais des groupes, tels que le Conseil national des musulmans canadiens, l'Association canadienne des libertés civiles et la Commission scolaire English-Montréal veulent en appeler devant le plus haut tribunal du pays.
Cette loi invoque de manière préventive l'article 33 de la Charte canadienne des droits et libertés pour protéger la législation de toute contestation judiciaire concernant des violations des droits fondamentaux.
Dans son discours, M. Blanchet a promis que le Bloc sera «la voix» du Québec et lancé plusieurs attaques contre ses adversaires, les jugeant déconnectés des Québécois sur les enjeux linguistiques et les critiquant au chapitre du financement de la santé et à propos des «intrusions» dans les champs de compétence en matière de logement ou de transport collectif.
«Les conservateurs ont déjà choisi d'être la voix du pétrole de l'Ouest. Ça ne sert pas le Québec, ni au plan environnemental ni au plan économique, a-t-il poursuivi. Les libéraux, qui que ce soit qu'ils choisiront comme chef, ont choisi d'être la voix des banques de Toronto. Ça ne servira pas le Québec non plus.»
M. Blanchet a affirmé que la relation entre le Canada et ses voisins nord-américains sera au cœur de la prochaine campagne électorale.
«On aurait voulu être formellement à la table. Et espérons que c'est la dernière négociation de libre-échange où le Canada parlera pour le Québec», a-t-il lancé.
Entre-temps, sa demande «la plus importante» est que le poids économique du Québec se reflète dans «toute espèce d'institution ou de tribune» qui sera mise en place pour cette négociation.
En entrevue avec La Presse Canadienne, lundi, il avait estimé, par exemple, que le fait que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, n'ait nommé que l'ancien premier ministre du Québec Jean Charest au comité consultatif sur les relations canado-américaines demeurait insuffisant.
Michel Saba, La Presse Canadienne