Chiens de traîneau abattus: excuses du Canada et 45 millions $ aux Inuits du Nunavik
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le gouvernement fédéral versera 45 millions $ en indemnisation aux Inuits du Nunavik qui accompagneront les excuses présentées par le Canada pour son rôle dans la tuerie de chiens de traîneau entre le milieu des années 1950 et la fin des années 1960.
Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Gary Anandasangaree, présentera les excuses du Canada samedi après-midi, à Kangiqsujuaq, dans le nord du Québec.
Un rapport de 2010 du juge à la retraite de la Cour supérieure du Québec, Jean-Jacques Croteau, a révélé que des policiers provinciaux du Québec ont tué plus de 1000 chiens au Nunavik «sans tenir compte de leur importance pour les familles inuites».
M. Croteau a constaté que le gouvernement fédéral n’était pas intervenu et n’a pas condamné ces gestes de policiers de la Sûreté du Québec (SQ).
Le rapport souligne que les chiens ont été abattus «sans enquête et sans se demander si les chiens visés constituaient un danger réel pour la population».
Pita Aatami, président de Makivvik, qui représente les Inuits du Nunavik, dit qu'il espère que cela permettra à certaines familles de tourner la page.
«Quand j’entends certaines des entrevues des anciens qui ont fait abattre leur chien, la douleur qu’ils ont traversée était tellement importante. Leur gagne-pain leur a été enlevé. Ils n’avaient plus de moyens pour aller chasser, pêcher ou chercher de la glace», a-t-il déploré en entrevue à La Presse Canadienne.
En 2011, le premier ministre du Québec de l’époque, Jean Charest, a aussi présenté des excuses officielles aux Inuits du Nunavik pour le rôle de la province dans cette affaire. Il avait conclu un accord de 3 millions $ destiné à promouvoir et à protéger la langue et la culture inuites.
En 2019, le gouvernement fédéral a aussi présenté ses excuses aux Inuits du Nunavut pour le rôle de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dans l’abattage de chiens de traîneau dans cette région.
Un rapport final de la Commission de vérité du Qikiqtani sur la question a révélé que des centaines de chiens avaient aussi été abattus par la GRC par crainte de chiens en liberté ou de la propagation de maladies.
Nick Murray, La Presse Canadienne