Brown : Un diplomate indien a riposté lorsqu'il a utilisé les mots «nation sikh»
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le maire de Brampton, Patrick Brown, a déclaré que l'ingérence étrangère n'avait pas fait pencher la balance dans la dernière course à la direction du Parti conservateur qui a porté Pierre Poilievre à la barre.
Mais il a indiqué jeudi qu'il avait modifié une partie du langage qu'il utilisait après avoir reçu des objections d'un diplomate indien selon lesquelles certains de ses commentaires pourraient donner l'impression qu'il soutenait les idées du nationalisme sikh.
M. Brown, qui était candidat à la direction du Parti conservateur en 2022, a été convoqué jeudi devant un comité de la Chambre des communes pour répondre à des questions sur la course de 2022 après qu'un rapport d'un comité sur la sécurité nationale a fait référence à des allégations d'ingérence indienne dans une campagne de leadership conservatrice non spécifiée.
«Je ne crois pas que l'intervention étrangère ait influencé le résultat final de la course à la direction du Parti conservateur», a déclaré le maire Brown au comité de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes jeudi.
Un article de CBC/Radio-Canada cette semaine citait plusieurs sources confidentielles de la campagne de M. Brown alléguant que des représentants du consulat indien étaient intervenus pour saper sa candidature à la direction du Parti conservateur.
Lundi, Patrick Brown a publié sur les réseaux sociaux une convocation du comité pour dire qu'il n'avait aucune nouvelle preuve à ajouter et que l'enquête publique sur l'ingérence étrangère était le lieu approprié pour évaluer les allégations.
Il a insisté jeudi auprès du comité sur le fait qu'aucun membre du gouvernement indien ne l'avait contacté ni ses collaborateurs de campagne pendant sa campagne à la direction, affirmant que la relation était «déjà très tendue» à ce moment-là.
L'article de CBC News contenait également des allégations selon lesquelles sa coprésidente de campagne nationale, la députée conservatrice Michelle Rempel Garner, aurait subi des pressions pour retirer son soutien à M. Brown — ce qu'elle a nié.
Lorsque le député du NPD Alistair MacGregor l'a interrogé sur le reportage, lui demandant pourquoi elle avait quitté la campagne, Patrick Brown a expliqué qu'elle était partie en cherchant à lancer sa propre campagne pour remplacer le chef de l'UCP Jason Kenney en Alberta — et non à cause des pressions de l'Inde.
«À aucun moment, lorsque nous avons parlé de son départ de la campagne, elle n'a dit que c'était à cause des pressions du consul général», a-t-il déclaré.
Il a ajouté que l'article faisait probablement référence à une conférence téléphonique plus d'un mois avant son départ, après que le consul général eut fait part de ses inquiétudes à Mme Rempel Garner concernant l'utilisation par M. Brown des mots «nation sikhe».
«Le consul général avait exprimé directement à (Michelle Rempel Garner) que, de toute évidence, c'était quelque chose avec lequel ils n'étaient pas d'accord, que cela pouvait être considéré en termes nationalistes envers la communauté sikhe», a-t-il déclaré.
Cela l'a conduit à changer le langage qu'il employait pour un terme punjabi qui, selon lui, signifiait la même chose.
La députée libérale Jennifer O'Connell a demandé s'il s'agissait d'une «activité électorale appropriée de la part d'un gouvernement étranger», avançant qu'il s'agissait d'un exemple clair d'ingérence étrangère.
Patrick Brown a répondu que les responsables indiens «ont été plus fermes dans leurs opinions que certains d'entre nous ne le souhaiteraient». Un rapport choc du Comité parlementaire sur la sécurité nationale et le renseignement sur l'ingérence étrangère publié au printemps dernier faisait référence à «l'ingérence présumée de l'Inde dans une course à la direction du Parti conservateur du Canada».
M. Brown a déclaré qu'il n'était lié par aucun accord de confidentialité avec le Parti conservateur qui l'empêcherait de parler publiquement de ce qui s'est passé pendant la course.
Il a souligné qu'il croyait qu'il était important de se prémunir contre l'ingérence étrangère dans la démocratie, mais qu'il ne voulait pas se laisser entraîner dans des débats partisans sur la Colline du Parlement.
Le maire de Brampton n'a pas été inclus comme témoin dans l'enquête publique sur l'ingérence étrangère, qui a conclu ses audiences plus tôt cet automne et dont le rapport final doit être publié l'année prochaine.
Il a été disqualifié de la course à la direction du parti en 2022 en raison d'allégations liées aux règles de financement de la Loi électorale du Canada.
Kyle Duggan, La Presse Canadienne