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Activité physique: petits efforts, gros bénéfices pour les femmes

durée 11h21
13 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — De petites quantités d'efforts physiques vigoureux saupoudrés au fil de la journée peuvent réduire presque de moitié le risque d'événements cardiovasculaires majeurs chez les femmes, montre une nouvelle étude.

Ces résultats s'ajoutent à ceux d'autres études qui indiquaient déjà que l'effet cumulatif de chaque minute d'activité physique pratiquée chaque jour finit par générer des bienfaits considérables.

Les auteurs de la nouvelle étude ont calculé qu'entre 1,5 minute et quatre minutes d'activité physique vigoureuse par jour, comme grimper les escaliers au pas de course ou transporter de lourds sacs d'épicerie, peut réduire considérablement le risque d'incident cardiovasculaire chez les participantes qui ne souhaitent pas – ou ne sont pas en mesure de – participer à une activité physique structurée.

«Avec des accéléromètres, vous pouvez regarder des choses comme courir vers le bus ou porter des courses à l'étage, ces courts bonds d'activité (physique) que nous n'enregistrons pas mentalement, mais que nous faisons tout au long de la journée et qui peuvent faire accélérer notre rythme cardiaque», a expliqué le professeur Scott Lear, de l'université Simon Fraser en Colombie-Britannique.

Les chercheurs ont étudié un peu plus de 81 000 participants d'âge moyen à la UK Biobank, aussi bien des hommes que des femmes, à qui ils ont demandé de porter un moniteur d'activité physique pendant sept journées consécutives, 24 heures par jour, entre 2013 et 2015.

Après avoir réparti les participants entre ceux qui étaient actifs physiquement et ceux qui ne l'étaient pas, et après avoir tenu compte de différents facteurs, les chercheurs ont constaté que les femmes qui totalisaient une moyenne de 3,4 minutes d'activité physique intermittente et à intensité élevée de la vie quotidienne (ou VILPA, selon l'acronyme anglophone) par jour réduisaient de 45 % leur risque d'événement cardiovasculaire majeur indésirable, de 51 % leur risque de crise cardiaque et de 67 % leur risque de défaillance cardiaque, comparativement à celles qui ne comptaient aucun VILPA dans leur journée.

Une moyenne de 1,2 minute à 1,6 minute de VILPA par jour abaissait de 30 % le risque d'événement cardiovasculaire majeur indésirable chez les femmes, de 33 % le risque de crise cardiaque et de 40 % le risque de défaillance cardiaque.

L'effet était moins prononcé chez les hommes. Ceux qui totalisaient en moyenne 5,6 minutes de VILPA par jour réduisaient de 16 % leur risque d'événement cardiovasculaire majeur indésirable. Au moins 2,3 minutes de VILPA par jour réduisait de 11 % le risque d'incident cardiovasculaire.

«L'effet allait quand même dans la bonne direction pour les hommes, mais la différence n'avait pas de signification d'un point de vue statistique», a dit le professeur Lear.

Aucun bienfait des VILPA n'a été observé chez les participants qui étaient déjà actifs physiquement.

Les chercheurs expliquent que ces résultats sont particulièrement importants pour les femmes, puisque les femmes ont tendance à avoir une moins bonne condition cardiorespiratoire que les hommes à n'importe quel âge. Cela pourrait aussi expliquer pourquoi les bienfaits des VILPA semblent plus prononcés chez elles que chez les hommes.

«Ceci nous permet encore une fois de comprendre la valeur des petites poussées d'activité que nous faisons, mais que nous ne reconnaissons pas, a dit le professeur Lear. Nous sommes peut-être en train de les faire, mais nous ne nous en rendons pas compte.»

Les recommandations actuelles sont de 150 minutes d'activité physique modérée par jour, soit une marche d'une trentaine de minutes presque chaque jour. Toutefois, a souligné le professeur Lear, quand il est question d'activité physique, la plupart des gens «s'approchent plus de zéro».

Cela étant dit, poursuit-il, «on sait que même ceux qui respectent la moitié de ces recommandations s'en tirent mieux que les autres. Ils sont moins malades et ont un moins grand risque de décès prématuré que ceux qui ne font rien».

«Un peu est mieux que pas du tout, mais beaucoup est mieux qu'un peu, a dit le professeur Lear. Et notre étude montre que ces VILPA, quand on les additionne, ont une valeur. Pour la plupart des gens, c'est probablement réaliste de faire une ou deux minutes d'activité physique vigoureuse quelques fois par jour.»

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le British Journal of Sports Medicine.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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