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LA FERRONNERIE POULIN ET GRONDIN DE LA RUE SAINT-ANTOINE

durée 13h00
26 octobre 2019
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

La rue Saint-Antoine, c'est l'ancien nom de la 120e rue. Dans les années '30 jusqu'en 1960, c'était une voie très importante, le principal axe routier est-ouest, appelé la route 24 (aujourd'hui 204) menant vers Saint-Prosper, Ste-Aurélie, Lac-Etchemin et toutes les autres municipalités situées à l'est. C'est en bas de cette rue qu'était située ce qu'on appelait alors la «ferronnerie» Poulin et Grondin, à mi-chemin entre la 1re et la 2e avenue (photo 1, de 1952). Ce fut une véritable institution pendant plusieurs décennies. Ce commerce fut fondé en 1926 par M. Adélard Poulin. Il aurait eu un associé du nom de Charles Grondin. Puis en 1946, un jeune homme d'affaire très dynamique, au début de la trentaine, achète cette entreprise, c'est M. Yvon Thibaudeau, qui possédait déjà une quincaillerie depuis 1945 sur la 2e avenue au coin de la côte Marie-Tomiche (photo 2). Il en ouvrit même une autre du côté ouest quelque temps plus tard. Yvon était un avant-gardiste, il fut un précurseur de nos grandes surfaces actuelles. Sous sa gouverne, son magasin de la 120e rue ne cessa de prendre de l'expansion. Il en fit un superbe édifice art-déco. Ce fut l'une des plus grosses quincaillerie de toute la région, il y avait des départements bien pourvus dans tous les domaines de la construction, non seulement les matériaux, l'électricité, la plomberie, la vitrerie, mais aussi tous les petits appareils ménagers (photo 3, de 1951). Les client(e)s venaient de tous les coins pour y magasiner. Plusieurs futures mariées s'y procurèrent ce qu'on appelait alors leur trousseau de mariage. L'édifice a subi de lourds dommages lors d'un incendie survenu en août 1950, mais on a réparé et continué. Il améliora et agrandit continuellement ses édifices et aménagea au 2e étage des bureaux de professionnels dont un centre médico-dentaire avec le Dr Jacques Potvin, les dentistes Roger Labrie et Henri Gamache et l'oculiste Jacques Hébert. En 1955, il vendit sa quincaillerie à son frère Henri et fonda Radio-Beauce, propriétaire du fameux poste CKRB. Au début, CKRB avait ses bureaux directement dans le même édifice que la ferronnerie, au deuxième, auquel on accédait par la même porte qu'on utilisait jusqu'à récemment pour aller au dépanneur Accomodation 120 (photo 4, de 1958). Puis vers 1960, Yvon et son frère Charles-Auguste Thibaudeau achetèrent et transformèrent l'ancienne manufacture voisine Saint-Georges Shoe (au coin de la 120e rue et de la 2e avenue) en un luxueux immeuble logeant tous les studios de leur poste de radio. Lorsque Henri tomba malade quelques années plus tard, il conserva l'immeuble mais c'est son frère Charles-Auguste qui s'occupa de la quincaillerie. Hélas, ce commerce ferma ses portes le 16 novembre 1974. Par la suite, ce fut transformé en édifice à logements, soit des commerces au rez-de-chaussée et des appartements au deuxième. Yvon décéda le 18 septembre 1987. Malheureusement, cet établissement, qui fut autrefois si populaire, fut entièrement détruit par un incendie dévastateur dans la journée du dimanche 30 décembre 2018. Triste fin pour un site qui fut autrefois qualifié de «centre nerveux de la ville» dans leur publicité. Souvenir impérissable.

Photos 1, 2 et 3 du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin. 


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